L'œil de l'observateur: Ali Kaâbi (ancien " argentin ")
* " Attention au faux rythme des Nigerians ! "
La Tunisie de Roger Lemerre reprendra de service après une qualification méritée aux quarts de finale de la CAN 2006, ternie par une lourde défaite lors du dernier match disputé face à la Guinée et concédée dans les conditions que tout le monde connaît.
Ali Kaâbi, ancien international tunisien de l'épopée argentine lorsqu'il s'illustra avec la bande à Chetali, revient sur ce premier tour et nous livre ses impressions sur tant d'autres sujets, toujours à propos de la CAN.
L'ex-cotiste ne semble pas emballé par cette première phase et reconnaît que " le rendement n'a pas été extraordinaire. C'est un bon début, tout court. Quant au troisième match, ce fut un fiasco total qu'il ne faut toutefois pas prendre en considération. Tout a foiré devant la Guinée et j'estime que, ce jour - là, la préparation tant psychologique que physique n'était pas adéquate. Le match face à la Guinée ne doit pas être pris comme un repère et ne doit pas en aucun cas influer sur le mental des joueurs. Le plus important, c'est la qualification et puis, je pense que nos joueurs assez murs, à tous les niveaux, pour s'en sortir ". S'en sortir, continuer son bon homme de chemin, se qualifier pour les demi - finales de cette CAN 2006 : tel est notre souhait et celui de Ali Kaâbi qui ajoute : " On a trop parlé de l'adversaire du " onze " national en demi-finales. Le Sénégal, le Nigeria, ou le Ghana, pour moi, c'est du pareil au même et je n'ai pas de préférence pour une équipe précise. Le Sénégal a un meilleur fond de jeu comparé au Nigeria qui a considérablement changé. Des Nigérians subissent le jeu quand ils n'imposent pas un faux - rythme à l'adversaire. Tout cela peut nous induire en erreur. Il faut faire attention face à une équipe qui évolue en 4-5-1, qui crée le surnombre en milieu de terrain qui peut compter sur des individualités de qualité capables de faire la différence. C'est un ensemble qui allie la fougue à l'expérience.
Malgré toutes ces qualités et ces atouts cités ci-dessous, l'ex-cotiste ne perd aucunement confiance en cette équipe de Tunisie et rappelle que, " face à la Guinée c'est un accident de parcours dû à une défaillance collective du " onze " national. Quant au match de demain, je sens qu'on peut surprendre le Nigeria. La victoire sera tunisienne. C'est une intuition qui, je l'espère se concrétisera. Et puis, je m'attends à une réaction après la défaite face aux Guinéens ".
On a trop parlé de l'apport de certains joueurs, que bon nombre de Tunisiens considèrent comme irremplaçables. Pour Ali Kaâbi, c'est un raisonnement absurde et il s'explique : " celui qui réfléchit ainsi ne connaît absolument rien en football ". Le football en Tunisie a toujours existé et s'il existera tant qu'on parlera de ce sport. La Tunisie a son cachet et elle l'a à maintes reprises prouvé. Lemerre a, plus d'une fois, changé son équipe d'un match à un autre et cela lui a toujours réussi. Au risque de me répéter, je considère que le dernier mach est loin d'être une référence pour notre équipe nationale. Enfin, Dos Santos est important, mais il est loin d'être irremplaçable ".
Nous avons voulu connaître l'avis du cotiste sur tout ce qui a été écrit sur les colonnes des journaux de la place après la déroute Guinéenne. Les critiques émises, à l'encontre du technicien français, coupable d'avoir un peu trop changé la composition de l'équipe, sont-elles fondées.
Pour Ali Kaâbi, " Lemerre fait indéniablement du bon travail et il lui faut accepter les critiques. Ce n'est pas un procès contre le premier responsable technique du onze national, qui doit toutefois se dire que le football tunisien existe depuis des décennies et que notre première participation à une Coupe du Monde remonte à 1978. On ne doute d'aucune manière de ses capacités, mais il doit apprendre à communiquer avec la presse qui a le droit de s'exprimer ".
Pour conclure, le carré d'as de cette CAN 2006 sera composé du Cameroun, de l'Egypte, de la Tunisie et la Guinée qui créera la surprise face au Sénégal. Ce sont là les favoris de l'ex-international tunisien dont la confiance en les chances des nôtres n'a nullement été altérée après la défaite face à la Guinée. Notre souhait le plus cher sera celui de voir les faits lui donner raison.
Propos recueillis par
Mourad AYARI