la presse a écrit:Groupe C - Ce soir (18h00) à Alexandrie - Tunisie-Guinée
Bien finir le travail
De notre envoyé spécial Sami AKRIMI
Rien qu’un point pour boucler la première boucle. C’est largement dans nos cordes
Dans un match aussi important qu’Egypte-Côte d’Ivoire où le véritable enjeu était d’éviter le Cameroun, Henri Michel a préféré mettre au repos pas moins de cinq joueurs, dont Drogba.
Cela ne lui a pas trop réussi, puisque la Côte d’Ivoire n’a pratiquement eu aucune chance face à une Egypte qui était un peu dos au mur.
Dans un groupe moins redoutable, Roger Lemerre a opté, presque au départ, pour l’alternance. Un peu pour brouiller les pistes, un peu, pour éviter les risques d’un second carton et, un peu, pour permettre à quelque joueur de souffler.
Cela a d’autant plus marché sur le plan sportif, mais également mental (aucune saute d’humeur enregistrée dans le groupe) que tout le monde était prévenu et que chaque joueur a été conditionné pour accepter toutes les décisions venant de l’entraîneur. Roger Lemerre appelle cela la dépersonnalisation. Peut-être qu’en la matière le terme « émulation » serait plus adéquat, tant il est vrai que cette équipe tunisienne a de la personnalité de par la manière dont elle aborde, gère et remporte ses victoires. Alors, si ça a marché lors des deux premières rencontres, pourquoi ne pas remettre cela face à la Guinée ? Des changements, il y en aura donc sûrement. Jaziri devrait, encore une fois, ne pas être là et cela pourrait se jouer entre Guemamdia et Letifi. Et, pour pousser encore plus le raisonnement, c’est Santos lui-même qui pourrait être épargné pour les quarts de finale, à moins que le titre de meilleur buteur du tournoi l’intéresse et intéresse surtout Roger Lemerre.
A l’entrejeu, on nous dit que le sélectionneur national est satisfait de la prestation de Namouchi et que celui-ci devrait a priori garder sa place. Parfaitement d’accord, Namouchi pouvait et devait donner plus à cette équipe. Pour ce faire, il a besoin de jouer, de s’affirmer et de prendre entièrement confiance en ses moyens.
A partir de là, c’est-à-dire avec la titularisation de deux attaquants et de Namouchi, il faudra peut-être aller chercher une couverture plus solide et plus consistante. Ben Saâda pourrait faire les frais de cette option avec probablement le retour de Melliti et pourquoi pas de Ghodhbane, à moins que le sélectionneur ne veuille faire reposer Chédly et chambarder ainsi entièrement son entrejeu.
En défense, enfin, et si nous nous en tenons à ce qu’a dit Lemerre concernant le poste de gardien à la veille de rencontrer l’Afrique du Sud, Boumnijel devrait être dans les bois. Mais là aussi, il ne faut pas trop se fier aux apparences, car nous ne serions pas étonnés d’enregistrer la première apparition de Kasraoui.
Se rassurer
La qualification acquise, mais avec encore la nécessité d’assurer la première place du groupe pour éviter de se déplacer à Port Saïd et de rencontrer un os lors des quarts de finale, le sélectionneur national a besoin de se rassurer sur son groupe et de faire tourner tout son effectif. Partie pour faire le plus long chemin possible, cette équipe de Tunisie doit soigner tous les détails et compter sur ses propres forces pour atteindre son objectif. Son grand mérite aujourd’hui est de capitaliser à fond les richesses dont elle dispose, même s’il ne faut pas trop se fier aux apparences. C’est vrai que cette équipe ne dispose pas d’Eto’o ou de Drogba, mais quel entraîneur n’aimerait pas avoir vingt-trois gladiateurs et vingt-trois travailleurs bien dans leur tête et sur leurs jambes ? Et, comme de surcroît ils ne manquent pas de talent, de maturité tactique et que la solidarité est le maître-mot du groupe, il n’y a aucune raison pour qu’ils fassent encore une fois trembler les meilleurs. L’adversaire ? Disponible, l’entraîneur de la Guinée a bien voulu nous situer l’actuelle valeur de son équipe : «Cette équipe de Guinée est plus forte dans sa tête, plus réaliste et plus essentielle dans ce jeu. Tant face à l’Afrique du Sud qu’à la Zambie, nous avions connu quelques problèmes et quelques difficultés. A chaque fois, nous sommes parvenus à les surmonter. En définitive, nous sommes un peu comme cette équipe de Tunisie : solidaires et privilégiant le collectif, même si ce sont toujours les exploits techniques individuels qui font la différence».
Et l’équipe de Tunisie ? «Elle est, je pense, à l’image de son entraîneur que je connais bien : solide, pratique, sérieuse et réaliste. Elle est surtout difficile à manier mais nous essaierons de faire sauter ses verrous».
Faire sauter les verrous de l’équipe de Tunisie ? C’est le rêve et l’objectif de toutes les équipes ici présentes. Aucune, jusqu’à présent, n’est parvenue à le faire et nous doutons fort que la Guinée réussisse dans cette entreprise.