La Coupe en délire !
Trente-sept ans après, le Stade Tunisien l'a fait. Provoquant, à travers tout le pays, un élan de sympathie spontané, quasi généralisé.
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Après le sacre du CSHL, vint donc, celui du Stade Tunisien.
Le football tunisien, avec Dame Coupe, rompt avec la monotonie, brise la hiérarchie, connaît, enfin, la «démocratie».
Il faut dire, à ce sujet, que le Club Africain est l'apôtre du phénomène démocratique dans notre football puisque c'est l'équipe qui a permis toutes les «premières», à ses dépens : le C.A Bizertin, le C.S.H.L, le C.O.Transports ont «goûté» aux plaisirs de la Coupe devant le CA !
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Les Bardolais ne sont pas sortis dans la rue manifester aussi bruyamment, depuis fort bien longtemps.
Puis subitement, en moins d'un mois, ils sont sortis deux fois !
La première, c'était lors du tremblement de terre dont l'épicentre était situé au Bardo, la seconde avec la victoire en finale de la coupe.
Un 2ème tremblement de terre, diront certains !
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Pour une fois, je vous fais la confidence que j'avais parié sur la victoire stadiste. Non pas que le ST était plus fort que le CA, non pas du tout, mais c'était un pressentiment qui avait ses racines dans l'histoire.
En effet, le Stade Tunisien avait joué deux finales dans les années 80 contre l'A.S.Marsa et l'E.S.Sahel.
Le S.T était super-favori. Durant toute la semaine précédant ces deux finales, tout le Bardo était en fête. Il avait fait la fête avant la fête. Et c'était la cruelle désillusion.
Par contre, avant la finale contre le C.A, le Bardo était calme, il y avait beaucoup de confiance (cachée) et d'humilité.
Comparé aux «grands bruits» qui venaient de Bab Djedid, le Bardo ressemblait à un lieu paisible. La pression était forte, mais contenue.
On n'avait pas fait la fête. Et c'était la grande délivrance après la victoire !
Au fait, le ST avait énormément de supporters. On l'a constaté. Mais après la victoire !
Cachés durant 37 ans, quel courage !
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Il paraît qu'avant la finale et juste après l'entrée sur le terrain, le capitaine stadiste avait formulé des réserves : le CA jouait à douze, avec cet incroyable public puisque le Stade de Radès était aux 3/4 clubistes, en «rouge et blanc», faisant un vacarme assourdissant.
Mais après le match, phénomène incroyable, les dirigeants clubistes ont formulé, à leur tiur, des réserves imputant leur défaite, entre autres, à leur public, jugé trop nombreux, créant trop de pression que leurs joueurs n'ont pas supportée ! !
Un minimum de respect pour ce public unique dans le pays et qui aurait mérité, à lui seul, cette coupe !
Fathi EL MOULDI